Art du sabre (Ken-jutsu) développé dans la province de Satsuma au sud du Japon (Kyushu) par les Samuraï du clan des Shimazu qui gouvernaient la région depuis le XIIe siècle. L’un d’eux, Togo Bizen-no-Kami Shigekura (1561-1643) fut à l’origine de la popularisation auprès de ses pairs de ce style qui est issu du Nen-ryu Ken-jutsu (il apprit également longuement auprès d’un moine de Kyoto, Zenkichi, qui fut autrefois guerrier). Ce style, très physique et mentalement très engagé, exigeant un code de conduite rigoureux, compta parmi les plus efficace de l’art du sabre et était celui avec lequel les guerriers de Saigo Takamori (1827-1877) combattirent la toute nouvelle armée japonaise mise sur pied par l’Empereur Meiji, et équipée avec des armes modernes, lors de la grande révolte des Samuraï de Satsuma en 1877 (Satsuma-no-ran).

Il semble certain que Jigen-ryu influença également l’Okinawa-te : Matsumura Sokon, qui avait en tant qu’attaché à la maison royale de Shuri (Okinawa) la possiblilité de faire de nombreux voyages sur Kyushu, avait étudié là Eishin-ryu et Jigen-ryu. On en retrouve en effet des principes et des bases dans le Karaté Shorin-ryu de Azato Anko comme dans celui de Itosu Yasutsune qui ont probablement été connus de leur élève Funakoshi Gichin, mais qui ne les a cependant pas enseigné dans son style Shotokan d’origine. Son fils, Funakoshi Yoshitaka, dut cependant en avoir eu connaissance puisqu’il en incorpore des éléments dans l’évolution du nouveau Shotokan après 1938. La transmission a pu se faire par la voie « interne » (voir sous Kagemusha) Matsumura-Azato-Funakoshi, père et fils, (mais il ne peut y avoir aucune certitude sur l’origine des connaissances de Yoshitaka).