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Dictionnaire
des principaux Arts Martiaux Asiatiques
Wing-Chun (Wushu – Chine)

Aussi Wing-tsun en dialecte cantonais, Wing-chun-kuen, Wing-tsun-kuen, Yong-chun,chuan : « Poing du joli temps de printemps », style de boxe chinoise (Quan-fa) du sud (Nan-quan) très développé à Hong-Kong et à Singapour.

Son expansion rapide à travers l’Europe et les USA s’explique par le fait qu’une certaine efficacité peut y être acquise assez rapidement et suivant des principes issus à la fois des styles durs et des styles doux, ainsi que par ses Sifu (notamment Leung Ting) plus ouverts aux idées sportives modernes amenées par les étrangers intéressés par la boxe chinoise. Par-dessus tout, il la dut à la soudaine notoriété de l’acteur Bruce Lee qui avait pu bénéficier quelque temps de l’enseignement de Yip Man, le dernier grand Sifu incontesté du style, mort en 1972.

Les rudiments de ce style de combat du sud ont été jetés au XVe siècle par une nonne bouddhique, Ng Mui (c’est la première fois que l’on trouve mention d’une femme à la source d’une école, encore qu’il semble que ces premiers balbutiements n’aient eu qu’un vague rapport avec le système enseigné actuellement). Puis ces bases furent transmises à une autre femme, Yim Wing-chun (alias Yim-Yee-Gung), qui vécut plusieurs années au contact de Ng Mui avant d’épouser Leung Bok-cho. Ce fut en réalité ce dernier qui, après le décès de son épouse, poursuivit l’élaboration et la codification du style et l’appela Wing-chun, peut-être en hommage à celle qui l’y avait initié, peut-être en allusion à l’espoir de voir, en ces siècles de domination mandchoue, chassé l’envahisseur abhorré grâce à une renaissance du Shaolin-si (selon certaines sources des moines dispersés après la destruction du fameux temple par les Mandchous se seraient régulièrement retrouvés en cachette dans une salle d’entraînement du nom de Wing-chun). Puis le style fut transmis par Wong Wah-bo, par Leung Yee-tye, par Leung Jun, enfin par Chang Wah-soon (Chan Wah-shun). Ce dernier n’enseignait qu’à seize étudiants triés sur le volet, et dont le plus jeune s’appelait Yip Man. Celui-ci décéda en 1972 et laissa plusieurs Sifu qui s’en déclarèrent les successeurs officiels, ainsi, parmi les plus en vue, Kim Chiu, Leung Cheong, Tang Sang et Leung Ting, qui a repris l’enseignement de Yip Man, basé sur des mouvements plus directs. Ce qui explique qu’il existe actuellement plusieurs associations rivales de Wing Chun à travers le monde.

Techniquement, le Wing-chun incarne l’efficacité à travers une grande économie de mouvements, donc d’énergie. Les mouvements snt très courts, à partir d’une positon très stable, permettant des réactions rapides dans toutes les directions. Les esquives sont souples, les contre-attaques fulgurantes. En Wing-chun la réponse fondamentale à une attaque est Chi-sao, technique très particulière consistant à coller les avant-bras tout contre ceux de l’adversaire, non pas d’une manière statique mais en des entrelacs savants et très fluides. Elle se pratique d’un seul bras, sous sa forme simple, puis des deux bras au stade avancé. Le but est de prendre contact avec le coup de l’adversaire, à « fleur de peau », sans jamais le bloquer en force, pour le contourner très rapidement, le dévier, le retourner à sa source, tout en permettant une contre-attaque instantanée de l’une ou de l’autre main, sans qu’il y ait rupture d’équilibre (on retrouve le concept du Tui-shou). A la force brute de l’attaque (force appelée Gong), il faut répondre par la « force » Yau, c’est-à-dire la passivité, l’élasticité. Le Wing-chun est donc un style parfait pour le corps à corps, avec des contre-attaques extrêmement sèches et puissantes.

Trois Tao-lu comprennent toutes les techniques de ce style. Ils ne sacrifient rien au goût du spectaculaire, mais ces séquences développent nombres de qualités nécéssaires et suffisantes pour faire un bon combattant : Siu-nim-tao (premier Tao), Chum-kiu (second Tao), Bil-jee (troisième Tao).

définitions tirées du livre
« L’Encyclopédie des Arts Martiaux de l’Extrème-Orient »
de Gabrielle et Roland Habersetzer (Editions Amphora, 2004), avec l'aimable autorisation des auteurs et de l'éditeur.
Cet important ouvrage (7700 termes référencés) peut être obtenu en librairies, dans notre boutique arts martiaux, ou sur Amazon.fr et ed-amphora.fr

Sites internet de l'auteur :
www.karate-crb.com ou www.institut-tengu.eu