IAI-JUTSU (居合術) IAI-DO (居合道)

Message par Deuns » 07 Octobre 2014, 18:12

LE IAI-JUTSU ET LE IAI-DO OU L'ART DE SORTIR LE SABRE ET DE COUPER EN UN SEUL GESTE.

LES ORIGINES

Le Iai-jutsu et Iai-do sont originaires du Japon. Les origines du Iai remontent à la période des guerres (Sengoku-jidai entre le 14éme et le 17éme siècle). La tradition veut que la première formalisation du Iai soit due à un certain Hayashizaki Shinsuke Shigenobu né vers 1542 à Shinzaki en Dewa. Le Iai s’est rapidement répandu à travers plus de 412 Ryu ou écoles traditionnelles, qui toutes pratiquaient des méthodes et des techniques gardées secrètes, apprenant à sortir le sabre et à se défendre dans les positions debout, assises, etc. La sécurité était précaire et le guerrier (Samourai ou Bushi) portait en permanence le Katana passé dans le Obi (ceinture) le tranchant tourné vers le haut. Les Bushi avaient remarqué que lors d'attaques imprévues (Au détour d'un carrefour, à l'intérieur d'un bâtiment), c'est la rapidité avec laquelle on dégainait et on enchaînait une contre-attaque qui permettait d'acquérir un avantage fondamental dans le combat. En effet, un Samouraï ne dormait jamais que d’un œil : une longue habitude lui permettait de se coucher de telle sorte qu’il pouvait, quoi qu’il arrive, bondir à la moindre alerte, le sabre à la main. De même, un Samouraï ne prenait jamais du thé que de la main gauche et agenouillé sur un seul genou, le droit, la jambe gauche relevée et prêt à bondir à l’instant même où la main droite ferait jaillir le sabre hors du fourreau (Saya). Sortir le sabre et couper, quasi instantanément, devint au Japon, en même temps qu’un art d’une beauté formelle remarquable, une nécessité absolue, la vie pouvant en cas d’attaque dépendre du temps de réaction nécessaire à parer et, ou contre-attaquer. De nombreuses situations et circonstances d'attaques surprises furent systématiquement étudiées, afin de déterminer les techniques les plus efficaces et les plus appropriées pour contrer les nombreuses formes d'attaques surprises et les raids ennemis.

A partir de l’ère Tokugawa, le Iai-jutsu, perdant son aspect offensif, s’affirma comme une technique pratiquée par tous les Samouraï et impliquant la sérénité de l’esprit, la maitrise de la respiration et surtout la manifestation d’un contrôle de soi parfait et élégant dans l’art de sortir le sabre et couper en un seul geste.

Durant l’ère Meiji, les formes du Iai-do firent leur apparition malgré l’opposition des vieilles Ryu (écoles anciennes), qui encore aujourd’hui pratiquent les formes anciennes de Iai-jutsu.

Ce n'est qu'au 20éme siècle que le terme Iai-do fit son apparition, et devint un art plus philosophique, consacré à la recherche du geste pur et à l'éveil spirituel. Dans le Iai-do, les mouvements pour sortir et couper dans le même geste, ont été limités. Le Iai-do « La voie de la vie en harmonie », ou « Exister en union avec la voie », est une forme d'art martial issue du Bushido qui comportait 18 arts de combats. Le Iai-do regroupe un ensemble de techniques d'escrime au katana qui consistent à dégainer et couper dans le même mouvement. Dans les temps reculés, le Iai-do était aussi appelé "Saya no uchi" (Litt : Sabre au fourreau) qui signifiait que le combat pouvait être gagné sans sortir son sabre.

Qui sont les élèves (Si ce n'est que pour une journée) qui ont parlé dans le détail, de leurs expériences avec NAKAYAMA HAKUDO Senseï, près de soixante-dix ans après sa mort. NAKAYAMA HAKUDO Senseï a été le premier San-Dou-no-Hanshi dans l'histoire. Le "Sabreur divin " Nakayama Hakudo . Nakayama Hakudo est probablement le maitre de sabre le plus influent de l'histoire moderne.

Le Iai-do est aujourd'hui largement pratiqué au Japon et dans le monde. Cet étonnant succès pour un art martial pouvant paraître somme toute très ésotérique est dû à une raison principale, la prise de conscience par les anciens maîtres de l'époque Meiji que le Iai-do disparaîtrait si les écoles jusque-là très fermées ne s'ouvraient pas au public.

LA PRATIQUE DU IAI-DO

L'essentiel de la pratique du Iai-do consiste en l'apprentissage et l'exécution de Kata, séquences de mouvements précis, s'exécutant la plupart du temps seul et correspondant à un scénario (Bunkaï). Certaines écoles proposent des séries de Kata à deux (Kumi Iai pour Sui O Ryu). Ces formes constituent autant de supports à l'enseignement et permettent la transmission de l'ensemble des techniques d'une école.

Les Kata se composent à la base des quatre mêmes étapes :

- Dégainé et première coupe (Nukitsuke ou Nukiuchi)
- Coupe principale (Kiri oroshi) - secouer la lame (Chiburui)
- Rangement de la lame dans le fourreau (Noto) De nombreuses variantes, coupes, pics d'estoc, Atemi avec la poignée du sabre, sont ajoutés dans certains Kata.

Les Kata démarrent soit debout (Tachi iai), soit à genoux au sol (Seiza), soit dans une position avec un seul genou au sol (Tate hiza). L'apprentissage du Iai-do est très difficile et non immédiat. Comme le Budo, le Iai-do est une histoire de passion, de volonté et de sérénité, c'est l'expérience d'une vie. Beaucoup de pratiquants abandonnent leur quête en cours de route, car le chemin est long, pénible et les illusions nombreuses. Soyez durs avec vous-mêmes et tolérants avec les autres.

LE IAI-DO RESTE ENCORE UN ART MARTIAL A PART ENTIÈRE.

Cependant de nombreux Budo modernes se sont transformés en sport, où l'on ne recherche que les résultats visibles, en jetant, en frappant ou en projetant son adversaire, il en résulte une technique médiocre, on ne peut d'ailleurs même pas parler de technique. Cette pratique limitée ne correspond pas à la formation d'un être au caractère noble et intègre qui est l'un des objectifs du Budo. Malgré la volonté des fondateurs du Kendo moderne (vers 1952), le Kendo s'est dénaturé en sport. Notamment à cause de la modification des Kata traditionnels et le rejet de certaines positions fondamentales. Il est donc nécessaire de réétudier les Kata que nous ont laissés les anciens.

L'étiquette ne doit pas être là pour respecter une habitude ancienne et protocolaire, mais pour établir dans le présent, une attitude de respect et d'humilité. L'intérêt de l'étiquette, lorsque celle-ci est comprise et pleinement vécue, est d'instaurer de justes relations humaines, un processus d'intégration et un moyen de prendre conscience que le dojo est un lieu sacré. Plus que dans tous les autres arts martiaux, l'étiquette (Reigi) joue un rôle très important dans le Iai-do où elle est particulièrement élaborée, tatillonne et ponctuée d'un grand nombre de marques de respect (Au sabre, au Dojo, etc.).

LE SEITE IAI OU IAI-DO Z.N.K.R

Dans un souci d'unification et afin de permettre à tous les pratiquants d'avoir une base commune, les experts de la Fédération Japonaise de Kendo (Zen-Nippon-Kendo-Renmei, ZNKR ) ont développé une nouvelle école le Seitei-Iai qui comporte aujourd'hui 12 Kata inspirés de Kata de divers Koryu (Ecoles anciennes). 3 Kata au sol en Seiza, 1 Kata au sol en Tate-hiza et 8 Kata debout en Tachi-iai. Le Seitei Iai a été créé pour permettre aux pratiquants de Kendo de ne pas perdre les techniques de sabre et les notions de coupes. Le Seitei Iai permet de se présenter et d’obtenir les grades fédéraux, les seuls reconnus au niveau national et international, du 1er au 8ème Dan.

LES KORYU (ÉCOLES ANCIENNES ): SUI Ô RYU, ENSHIN RYU, MUSO SHINDEN RYU, KATORI SHINTO RYU, TAMIYA RYU

Même si l'histoire officielle du Iai-do tourne autour du Muso-shinden-ryu il existe encore de nos jours un très grand nombre de Koryu. La plupart ne rassemblent que quelques dizaines de pratiquants alors que les plus connus rassemblent à eux seuls la quasi-totalité des pratiquants et présentent un certain degré d'organisation (Stages enseignants, manuels, etc.).

LE IAI-DO ET LES KORYU (ÉCOLES ANCIENNES)

La plupart des Koryu comptent des dizaines de Kata regroupés généralement en trois familles de difficulté croissante : Le Shoden : débutants Le Chuden : pratiquants confirmés L'Okuden : experts Il ne faut toutefois pas se méprendre sur la notion de difficulté. En effet les Kata en eux-mêmes ne sont généralement pas beaucoup plus compliqués, mais c'est leur réalisation qui est plus exigeante (qualité des enchaînements, du réalisme, etc.). Autrefois la forme la plus avancée Okuden n'était d'ailleurs enseignée qu'aux meilleurs étudiants. La tradition qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours dans les Koryu, nous donnent une idée approchante, une représentation de ce que pouvait signifier cette Voie. Savoir développer les vertus du courage et de la maîtrise de soi dont l'objectif est de tendre vers l'homme complet.

LA RECHERCHE DE LA VOIE (MICHI) DANS LA PRATIQUE DU IAI-DO

La pratique de cet art martial exige un esprit solennel, une concentration extrême et de l'habileté. Chaque mouvement, tels que les mouvements de vos bras, de vos jambes et de votre corps, doivent correspondre aux mouvements offensifs de votre adversaire et il est très important que le pratiquant suive et applique complètement et soigneusement, les règles de la discipline.Le secret du Iai-do, "'Un esprit calme". Le cœur serein, vous mettez votre main sur la Tsuka de votre sabre et en une fraction de seconde votre main sort le sabre pour réaliser une coupe, puis vous retrouvez votre esprit calme. L'esprit serein doit être cultivé à tout moment. Il est dit que le sabre est comme l'esprit. Si le sabre est en position verticale, l'esprit est à la verticale, mais si l'esprit n'est pas honnête, le sabre ne peut jamais être utilisé correctement. Même si vous vous consacrer à sa pratique avec tout votre cœur et toute votre âme, il vous sera très difficile de maîtriser complètement le Iai-do. Cependant, il vous sera possible, à travers la pratique, d'évoluer d'étape en d'étape vers le but ultime. Le Iai-do dont le but ultime n'est jamais l'agressivité, est une véritable école de formation morale et physique, qui recherche la perfection humaine au travers de la pratique. Dans le Iai-do, la formation de l'esprit a plus d'importance encore que la formation technique. La finalité du Iai-do n'est donc pas de contrôler ou de couper un ennemi, mais plutôt de maitriser son propre EGO.
Pour celles et ceux qui persévèrent dans cette voie, le Iai-do est une discipline qui rend les gens vrais. Le Budo Japonais, c'est la vie, c'est naturel. Après de nombreuses années de pratique, l'on découvre toujours et l'on avance toujours dans sa recherche. On ouvre des portes sans arrêt, on prend conscience de la vraie valeur des choses. La vérité, on la trouve immédiatement dans le Iai-do. On ne peut pas tricher.

DES QU'ON COMMENCE A SORTIR LE SABRE, ON SE D2COUVRE. C'EST L'HISTOIRE D'UNE VIE.
Deuns
 
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