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JO-JUTSU (杖術) - JODO (杖道)

Message Publié : 19 Octobre 2014, 09:14
par Deuns
L'origine :

Cette ancienne technique de combat, bâton contre sabre, remonterait à près de cinq siècles, selon la tradition. L'origine du Jojutsu est essentiellement la même que celle du Jo (bâton court).

L’histoire du bâton court ou Jo est liée à l’une des plus émouvantes histoires des arts martiaux, à savoir, l'histoire d'une arme unique, autour de laquelle c’est créé un art unique par un homme unique, dans des circonstances uniques.

Il était une fois un Samouraï nommé Muso Gonnosuke. C’était un Samouraï très renommé, connaissant l’usage des armes les plus diverses, mais ayant une attirance toute particulière pour le bâton. Il avait longuement étudié la technique de Bo (bâton long) à l’école de Katori, puis à l’école de Kashima.

Armé du Bo, il parcourait le Japon et se rendit ainsi jusqu’à Edo (Aujourd’hui, Tokyo), défiant les plus grands Maître sans essuyer un défaite. Sa renommée allait grandissant jusqu’au jour où Miyamoto Musashi, releva le gant. Muso attaqua, mais d’un mouvement plus soudain et plus rapide encore, Musashi para le coup avec son sabre et menaça la vie de son adversaire. Cependant, Musashi ne voulut pas profiter de sa victoire et laissa repartir Muso. Cette défaite plongea Muso dans un désespoir sans nom.

Durant des années, il chercha vainement comment ma réparer et pouvoir vaincre Musashi. Finalement, il se rendit dans le Kyushu, au sud du japon et se réfugia au sommet d’une montagne, se contraignant durant des mois à une vie ascétique et méditative. Au cours d’une nuit sans sommeil se produisit l’illumination. Il se mit aussitôt à fabriquer dans un bois très dur, un nouveau bâton qu’il nomma le Jo(d'une longueur d’environ 1,28 mètre et de 2,6 centimètres de diamètre). Il comprit que ce bâton court lui permettait d’approcher de plus près l’adversaire et de concentrer les coups sur des points vulnérables du corps (Atémi). Muso mit au point une série de douze mouvements de base et nomma sa nouvelle discipline le Jo-jutsu. Ainsi naquit la technique du bâton court.

Toutefois, Muso voulait sa revanche contre Musashi. Et une nouvelle rencontre eut lieu. Cette fois l’impensable se produisit, Musashi invaincu jusqu’alors, subit le seule défaite de sa vie et Muso remporta la victoire. Mais à l’égal de Musashi qui avait épargné sa vie, à son tour Muso lui laissa la vie sauve.

Le Jo-jutsu étant rentré par la grande porte dans la famille des arts martiaux, il ne cessa de s’affirmer, en particulier durant l’époque Tokugawa, où la tendance à affronter des ennemis sans les tuer allait s’affirmant.

Toutefois, sa pratique resta secrète jusqu’à l’époque Meiji et ce n’est qu’en 1955 que le Jo-jutsu perdit sa forme guerrière pour devenir à son tour une Voie (Do) sous le nom de Jodo. Toutefois, beaucoup d’écoles reliées au « Shindo Muso Ryu » conservent jalousement les techniques de Jo-jutsu, alors qu’autour du Jodo s’est formée une fédération reliée quant à elle à la fédération de Kendo.

Le mot Jodo est formé du caractère Jo, qui signifie bâton, et du caractère Do, qui signifie la voie.

Ce fut le dernier Budo ou art martial japonais ouvert au grand public. Sa forme actuelle ne fut en effet codifiée qu’en 1968.

La pratique :

La pratique du Jo, simple en apparence, demande plusieurs années d’entrainement.
La pratique du Jodo favorise la prise de conscience de son propre corps. La présence d’un partenaire/adversaire met en œuvre les mécanismes de concentration et de vigilance, ou Zanshin. Le Jodo développe donc les réflexes, la prise de décision rapide par la confrontation sans protection, la gestion des émotions et par-dessus tout le respect de l’autre grâce à une étiquette spécifique aux arts martiaux japonais, qui a été préservée et cultivée dans la pratique du Jodo.

Le Jodo se pratique avec un partenaire : Jo (bâton) contre Tachi (sabre en bois).

Le pratiquant disposant du Jo doit profiter de l'avantage de la longueur d'un simple bâton, par rapport à celle d'un sabre adverse.

Comme pour le Bo aucune protection n’est employée pour le Jo. Ces deux armes ont pour elles de se pratiquer le plus souvent au grand air et obligent à une extrême dextérité ou à un certain courage si l’on ne craint pas d’affronter les coups.