Dictionnaire
des principaux Arts Martiaux Asiatiques |
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Chang-quan (Wushu Chine)
Aussi Chang-chuan : “boxe longue” ou « boxe pour longue distance ». L’appellation recouvre d’abord un concept, celui du combat sur une certaine distance par opposition aux vieilles techniques de lytte largement répandues, et remonte aux premiers siècles de l’ère chrétienne (Duanda = combat à courte distance). Les contours e ce système attribué par les historiens à Kwok Yee, qui a vécu au 1er ou second siècle (dynastie des Han de l’est), restent flous. Ce style apparut d’abord sous le nom de « l’art de la longue main » (Chang-shou » et on pense qu’il introduisit pour la première fois des positions basses et des techniques de pied et de poing permettant d’attaquer de plus loin. Il est probablement le plus ancien système de boxe chinoise proprement dit (Quan-fa). On en retrouve des traces sous la dynastie Song avec le style Taizi Chang-quan, ou Taizu-quan, dont on crédite l’empereur Chao Kuang Yin lui-même, alias Taizi Tzu (927-976). Beaucoup de styles s’en réclament encore aujourd’hui, ainsi le Shaolin Quan-fa, qui s’en laissa fortement influencer. (Chang-hu-xin-yi-men-quan : « boxe longue de la protection de la voie spirituelle »). Le no de Chang-quan est parfois également utilisé pour désigner le Tai-ji-quan dans les premiers temps de l’apparition de ce dernier. Ces formes anciennes n’ont plus grand-chose de commun avec un nouveau Chang-quan apparu au milieu du XXe siècle comme un nom générique pour désigner une très grande variété de combinaisons techniques caractérisées par un usage égal des mains et des pieds, une grande mobilité dans les déplacements, des sauts, des coups de pied tournant, qui rapproche le style actuel des styles externes japonais (Karaté) ou coréens (Taekwondo). Il s’agit donc plutôt de nos jour d’une gymnastique acrobatique, dynamique et très démonstrative que d’un art martial classique. Il convient plus particulièrement au pratiquants jeunes et vigoureux. Sans que cela soit toujours systématique, les techniques du Chang-quan sont en général originaires du nord de la Chine (Bei-tui), ce qui les fait souvent codifier comme « boxes du Shaolin ». Les séquences de techniques enchaînées (Dao) sont en réalité es compilations de quantité de forms voisines comme le Cha-quan, le Hua-quan, le Pao-quan, le Hong-quan. Chang-quan est parfois également employé pour désigner le Bei-quan, ou Beishaolin-quan, un synthèse de nombreux styles, notamment pratiqués par les communautés musulmanes du nord. Il n’est en rien une boxe transmise inaltérée de siècle en siècle. |
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définitions tirées du livre « L’Encyclopédie des Arts Martiaux de l’Extrème-Orient » de Gabrielle et Roland Habersetzer (Editions Amphora, 2004), avec l'aimable autorisation des auteurs et de l'éditeur. Cet important ouvrage (7700 termes référencés) peut être obtenu en librairies, dans notre boutique arts martiaux, ou sur Amazon.fr et ed-amphora.fr Sites internet de l'auteur : |
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