Sabre japonais ou nihonto

culture, origine et histoire

Sabre japonais ou nihonto

Message par Shadow Shan 影山 » 24 Septembre 2014, 17:38

Le Nihonto ou Nipponto (日本刀), littéralement sabre japonais, se définit par un sabre forgé de façon traditionnelle au Japon. Souvent associé à tord au terme de katana, il en existe de nombreuses sortes, qui se nomment différemment en fonction de l’époque à laquelle ils ont été réalisés, ou encore du type de sabre ou de leur monture.
Nous allons aborder rapidement les principales différences de ces sabres, afin que les non-initiés puissent s'y retrouver plus facilement.

Tout d'abord, il convient de préciser que les nihonto sont divisés en 3 familles de tailles différentes. Les daito (大刀), sabres longs, sont les lames mesurant plus de 2 shaku, soit plus de 60,6 cm. Les shoto (小刀), sabres courts, sont les lames mesurant entre 1 et 2 shaku, soit entre 30,3 et 60,6 cm. Et les tanto (短刀), dagues et couteaux, sont les lames mesurant moins de 1 shaku, soit 30,3 cm.
Il y a plusieurs types de daito, comme les tachi, nodachi, ou les katana par exemple. Il existe également plusieurs types de shoto, comme les jintachi, kodachi, ou les wakizashi. Et il y a aussi plusieurs types de tanto, comme les shinogi, hira, moroha ou les katakiriha.
Le daisho (大小), littéralement grand petit, est une paire de sabres composée d'un daito et un shoto.

Il est aussi important de préciser que les techniques de forge ont beaucoup évoluées au cours de l'histoire du japon. L'histoire même du japon a déterminée les évolutions et changements de techniques et très nettement influencé l'art de la forge dans le pays.
Aussi nous allons énumérer les types de nihonto, en fonction des périodes auxquelles ils ont été produit. Il y eu chronologiquement d'abord la période jokoto, puis koto, ensuite shinto, suivit de shinshinto, après gendaito, pour finir avec shinsakuto.

Jokoto ou chokutō (直刀), littéralement ancien sabre, sont les premiers sabres forgés au japon, de l'an 645 à 900 environ. Ce sont des sabres à un tranchant ou partiellement deux, sans courbure. Le jokoto est inspiré de l'épée chinoise longue avec un pommeau en anneau, typique de la dynastie Han. Ils n’ont que rarement une trempe sélective comme les sabres moins anciens. Sur les plus belles pièces, la qualité de forge est comparable à ce qui fut réalisé plus tard.
En 984, le gouvernement proclama un décret interdisant le port du sabre aux personnes ordinaires sans un permis spécial. A noter que la lame est souvent en kissaki-moroha-zukuri (la pointe est à double tranchant, alors que vers la garde seul un tranchant est gardé).

Koto (古刀), fait référence également aux anciens sabres, forgés d'environ l'an 900 à 1596. Pendant cette période, les lames sont devenues des armes de tous les jours, et sont constamment portées par les samuraï. Les forgerons commencent à signer leurs œuvres au niveau de la soie (nakago). La partie proche de la garde (tsuba) ainsi que la poignée (tsuka) sont courbes, et les sabres ressemble à l'image qu'on se fait d'une lame japonaise aujourd'hui. C’est la période de fondation du Gokaden (五ヶ伝), les cinq traditions, classification des écoles de forge de nihonto :
- Yamato (Région actuelle : Nara)
- Yamashiro (Région actuelle : Kyoto)
- Bizen (Prefecture actuelle : Okayama)
- Soshu (Sagami, dans la région Kamakura)
- Mino (Seki, préfecture actuelle : Gifu)
Ces 5 styles ou écoles, resteront durant l'ère des koto l'un des moyens d'améliorer et faire perdurer l'art de la forge.
Après l’introduction, en 1543, par les portugais, du mousquet, plus de 300000 de ces armes furent réalisées dans les 10 ans suivant leur arrivée sur le sol japonais. L’arrivée de ces armes modifièrent les tactiques utilisées pendant les combats, donnant ainsi plus d’importance aux Yari (lance) et Naginata (hallebarde). Cela influencera aussi la forme des lames de sabres.

Shinto (新刀), littéralement sabre nouveau, forgés de l'an 1596 à environ 1800. Les forgerons ont commencé à organiser leur commerce de telle façon qu’il se situe dans la zone d’influence d’un seigneur de guerre, d’une chapelle religieuse ou d’un temple. De plus les accès ont pris leur importance, ils s’arrangeaient donc pour se positionner à proximité de routes commerciales, afin de se rapprocher à la fois des éventuels acheteurs et des fournisseurs de matières premières. Le système de transport national s’améliorant, ils profitaient aussi de ces évolutions.
À partir de cette période, les techniques de forge ont énormément évoluées. Les méthodes de production de l’acier se sont améliorées, à la fois pour augmenter la quantité, mais aussi pour homogénéiser la qualité. Les 5 traditions se sont mélangées, beaucoup de lame de qualités furent ainsi forgée. Pour plusieurs raisons, les shinto représentent aujourd'hui la grosse majorité des nihonto qui circulent environ 2 sabres sur 3.

Shinshinto (新新刀), sabre nouveau nouveau, forgés d'environ 1800 à 1867. Le système féodal et le prestige des samuraï baissent pendant cette ère suite à la modernisation du pays. Une caractéristique de cette ère est que les forgerons ne se cantonnent plus à une seule tradition, mais tentent de les mêler. La production de tanto qui avait diminuée reprend, et Edo va devenir le centre de production des sabres pendant cette ère. Beaucoup de forgerons ont adoptés les aciers Européens (Allemandes et Portugaises notamment) appelé nanbantetsu ou hyotantetsu ou konohatetsu, suite aux échanges avec les pays occidentaux.
De nombreuses lames ne sont plus produites qu'à des fins esthétiques ou décoratives, et de moins en moins de sabres furent forgés pour le combat. Pour diverses raisons, il reste aussi beaucoup de shinshinto comparativement avec les autres périodes. On peut estimer qu'environ 3 nihonto sur 4 sont shinto ou shinshinto aujourd'hui.

Gendaito (現代刀), ou sabre moderne, produits de l'an 1867 à 1945. La forge de sabre commence à être considéré comme un art, et les sabres sont recherchés pour l’esthétique. En 1871, le gouvernement créé le département des antiquités et de leur conservation. Le port des sabres fut interdit, en 1876, avec le décret Haitorei. La demande en sabre déclina alors très rapidement. Les forgerons perdirent leur prestige et furent obligés de diversifier leurs fabrications (ciseaux, couteaux etc..) pour subvenir à leurs besoins. En 1890, l’empereur créa le titre de Teishintsu Gigei, qui avec le temps deviendra le titre de trésor national vivant. Ce titre servira à encourager les artisans et préserver les compétences traditionnelles artistiques du Japon. Ce titre sera rapidement considéré comme le plus grand honneur fait à un artisan. En 1897, le système de nomination des sabres comme trésors nationaux débute, pour les lames détenues par les temples et les chapelles. En 1933, ce système est étendu à toutes les collections.
Tout ceci évitera le départ de plusieurs lames vers d’autre pays, ainsi que la disparition de l'art de forge des nihonto. Pendant cette ère, tous les sabres n'ont pas été fabriqué avec des procédés classiques (forge manuelle et trempe à l’eau), afin de répondre à la demande militaire. Deux types de sabres, réalisé à cette période, ne sont pas classifiés en tant que Nihonto :
- Murata-to : réalisé avec des machines, mais de bonne facture. Ils sont reconnaissables par le lustre réalisé sur les lames.
- Showa-to : aussi réalisé avec des machines, mais d’une piètre qualité, entre autre à cause de la mauvaise qualité de l’acier utilisé. Ils peuvent facilement être identifié par la présence d’un numéro de série et d’une fleur de cerisier gravé sur la soie de la lame.
Ces sabres militaires, ou gunto, furent parfois montés avec d'anciennes lames appartenant à la famille depuis des générations, et ne classent donc pas de la même manière.

Shinsakuto (新作刀), ou sabre contemporain, forgés après la fin de la prohibition de la manufacture des lames d’après guerre, depuis 1953. La forge est alors plus considérée comme un art que comme la création d’un outil. Les sabres japonais rejoignent ainsi les arts et métiers. Depuis 1955, un concours de forge est organisé chaque année à Tokyo. Il se nomme Shinsaku Meitoten. Les derniers maîtres forgerons contemporains produisent tous des sabres extraordinaires, qui bénéficient de toutes les améliorations techniques au fil du temps.
Il faut également souligner que leur travail étant reconnu comme de l'artisanat traditionnel, et qu'ils sont eux même des trésors nationaux vivant, la production de lames est longue et onéreuse. Beaucoup de lames sont donc de très bonne manufacture, et bon nombre de nihonto plus anciens furent rénovés et replacés dans des koshirae, c'est à dire des montures.
La loi sur la protection des biens culturels de 1950, a placé les fondements de la politique patrimoniale du Japon, qui depuis lors a classifié plus de 1000 trésors nationaux. Et il est maintenant interdit de sortir un sabre du pays classé kokuho, c'est à dire trésor national. Selon Christophe Marquet, plus de 120 nihonto sont répertoriés comme trésor national, dont près d'un tiers se trouvent à Tokyo.

Ce sont les grandes familles de sabre japonais, mais elles se divisent elles même en plusieurs sous familles.
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Shadow Shan 影山
 
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Re: Sabre japonais ou nihonto

Message par Shadow Shan 影山 » 09 Février 2018, 09:14

Sous familles de Jokoto
Tsurugi, a une lame à double tranchant, symétrique, prévu pour des attaques d’estoc (tsuki), il est droit.

Tachi, est quand à lui, à un seul tranchant, et plutôt pour les attaques de taille (Geri). Il est courbé, et d’une longueur supérieure à 2 Shakus (60,6 cm). Son port est réalisé tranchant en bas, suspendu à la ceinture.

Warabite no tachi, est un sabre court, large et fin. La lame et sa poignée sont d’un seul tenant. La poignée ressemble à de la fougère. Le pommeau est arrondi, et dans le même axe que le tranchant.
Tosu est une petite lame, de forme similaire au kogatana (petits couteaux utilitaires).


Sous familles de Koto
Tachi de début de période Kamakura (1185-1333) est une lame de 82 à 85cm de long. La courbure se situe habituellement entre la garde et la moitié de la lame, et la pointe est de petite taille. Des gravures simples ainsi que des gorges (bohi) sont réalisées sur les lames.
En période Nanbokucho (1333-1392), il prend de l’embonpoint. Ses dimensions augmentent (pointe plus longue, épaisseur plus importante au milieu de la lame etc.).
Avec la période Muromachi (1392-1573), le Tachi retrouve une forme plus fonctionnelle, proche de celle qu’il avait avant la période Nanbokucho.
En fin de période Muromachi (1392-1573) le katana vient prendre la place du Tachi.

Kazaritachi, sabres de type tachi, fait pour les cérémonies et apparat. Très souvent ornés et décorés, parfois avec des matériaux précieux, ces sabres n'étaient pas prévu pour le combat. Les lames étaient néanmoins souvent de très bonne qualité.

Jintachi, sabres de type tachi, fait pour le combat. Très souvent sobres et peu décorés, ces sabres étaient des armes faites pour le combat.

Seoi tachi (sabre à l’épaule) et le no-dachi (sabre de champs de bataille) apparaissent en période Nanbokucho (1333-1392). Leurs lames atteignent 1,20 à 1,50 m. La plupart seront raccourcis en katana, par la suite, en période Momoyama (1573-1600).

La production de Tanto en fin de période Kamakura (1185-1333) s’est intensifiée. Sa longueur s’accroît en cette période (> 27cm), il n’est plus courbé, sa lame est en hira-zukuri (pas de yokote, ni de shinogi), et la pointe possède une légère courbure inversée (uchi-zori).
En période Nanbokucho (1333-1392), le dos des tanto était en mitsu-mune (trapèze), les lames larges, la pointe légèrement courbée (saki-zori) et l’épaisseur générale plus faible.
Des variantes de tanto ayant des longueurs de 30 à 43 cm apparaissent. Ils sont appelés sunnobi tanto (long couteau) ou ko-wakisashi (petite épée). Certaines productions contrastaient par rapport à leurs contemporaines en ayant une longueur plus faible, mais une largeur de lame exagérée, et une légère courbure générale.
En période Muromachi (1392-1573), le tanto tend à avoir une lame large, fortement courbée vers la pointe et le tranchant de la pointe arrondi. En fin de période, un unique style de tanto apparaît, connu sous le nom de yoroidoshi. La lame a un dos avec une arête (iori-mune), une épaisseur plus importante vers la garde que vers la pointe, et une longueur comprise entre 20 et 22 cm (quelques lames ont une longueur inférieure à 15cm).

Ken, épée à double tranchant. Les deux tranchants sont de dimension équivalente. En fin de période Kamakura (1185-1333), le ken se raccourcit en longueur et en largeur.

Uchi-gatana, datent de la période Muromachi (1392-1573), plus précisément de 1501 à 1555. Leur longueur est habituellement d’une soixantaine de centimètres, sans dépasser les 70 cm. A cause de leur taille, les katana produit pendant cette période sont appelé ainsi. Il semblerait que ce type de lame ait fait son apparition en 1429 (ère Eikyo), et ait évolué pour avoir leur forme finale vers 1468 (ère Onin). Les lames ont une courbure assez prononcée vers la pointe. Du fait de leur épaisseur relativement faible, et d’une soie courte, elles pouvaient être maniée à une main.

Pendant la période Muromachi (1392-1573), deux types de wakisashi ont été produit. L’un des deux n’est autre qu’un petit katana ( <60cm, et shinogi-zukuri). Ce type de wakisashi est à la base le « sho » de daïsho (大小), le nom du couple de sabre, court et long. L’autre, quand à lui, est une tanto agrandi (>30cm, et hira-zukuri). Dans tous les cas, la longueur était comprise entre 39 et 51 cm). Ces lames sont plus longues que leurs homologues de la période Nanbokucho.


Sous familles de Shinto
Pendant la période Muromachi (1392-1573), beaucoup forgeaient des lames de médiocre qualité à cause de la production de masse, et le Daïsho (大小), duo katana et wakizashi, commençait à être populaire chez les samouraïs. La fin de la longue guerre civile de la période Muromachi mit fin à ces productions de masses. Peu à peu, les cinq traditions, qui à la base étaient très ancrées dans leurs régions d’origines, commencèrent à se mélanger et ainsi perdre leurs spécificités régionales. Finalement, de nouveaux forgerons, dans plusieurs régions supplantèrent les anciennes traditions.
Pendant la période Momoyama (1573-1600), les sabres prennent une dimension artistique. Les forgerons commencèrent alors à graver des motifs sur les sabres et leurs montures. Par ailleurs, des reproductions de feuilles ou fleurs,et du mont Fuji ont été effectuées sur les lames trempées de cette époques, c'est les gravures sur lame ou horimono (彫物). De plus, ils vont essayer de recréer des lames telles que les pièces maîtresses des périodes Kamakura et Nanbokucho.
Les sabres créés pendant les années Keicho (1596-1615), bien que réalisés suivant ceux des périodes Kamakura et Nanbokucho, sont de formes différentes, plus proche des lames raccourcies sans signature (mumei). Ces lames font 73 à 76 cm de long, avec une légère courbure.
Pendant la période Edo (1600-1867), les sabres les plus représentatifs sont ceux des années Kanbun (1661-1673). Ceux-ci sont équilibrés, raffinés, et possèdent des courbes douces tout en ayant une silhouette effilée (Mihaba). La longueur des lames portées par les personnes affiliées à la caste des guerriers sera limitée par le gouvernement. En 1638, un katana était limité à 84,8 cm de long, alors que le wakisashi ne devait pas excéder 51,5 cm. En 1712, les limites sont revues légèrement à la hausse, à savoir, 87,6 cm pour un katana et 54,5 cm pour un wakisashi. Les katana de grandes taille finissent par ne plus être populaire et leur longueur est standardisée à 70 cm (josun : longueur standard). Les forgerons de cette période ont créé des hamons (lignes de trempe) flamboyants, jamais vue avant.

Les tests de coupe commencent à être populaire. Ainsi, plusieurs lames ont les résultats de coupe inscrit sur la soie (Tameshi-mei). Pendant cette période, les lames ayant une excellente coupe sont appelées wazamono. Elles sont ainsi, très prisées par les guerriers.

Après les années Genroku (1688-1704), le nombre de forgerons diminua. Les forgerons n’étant pas sous l’influence des Daimyo (seigneurs) ont du élargir leur clientèle, en adaptant leur production aux besoins des riches marchands. Ainsi, de nombreux wakisashi ont été produit, alors que le nombre de tanto a baissé. Les gravures sur lame ont perdues leur signification religieuse, pour devenir uniquement ornementale. Plusieurs forgerons ont tenté de réaliser des répliques des anciennes lames de la période Koto. Finalement les aciers de type européens (nanbantetsu) ne furent pas adaptés à la forge de lames japonaises à cause de leur teneur en souffre et en phosphore, ce qui rend la lame fragile. Les aciers japonais (tamahagane) sont plus appropriés, et resteront utilisés.

Sous familles de Gendaito
Gunto (軍刀), sont des gendaito réalisés de la fin du 19ème siècle à la 2éme guerre mondiale. Beaucoup de gunto sont de mauvaise qualité, on estime qu'il y en aurait eu plus de 250000 juste pour les sous officiers. La production fut industrialisée afin de répondre aux besoins conséquents de lame. Des modèles d'officiers sont de qualité légèrement supérieure, la production étant semi industrielle. Certaines pièces rares d'officiers supérieurs sont néanmoins de très bonne qualité, et forgée de manière traditionnelles. Encore plus rare, certains sabres anciens furent montés avec des pièces contemporaines et les officiers supérieurs partirent à la guerre avec.
Après la défaite du Japon lors de la seconde guerre mondiale, le quartier général des forces alliées décréta un ordre de destruction pour toutes les lames, incluant les objets d’art et les objets chargés d’histoire. Les amateurs de sabres se sont alors réunis pour persuader les forces alliées à autoriser la détention de lames à valeur artistique reconnue.
En 1948, le Nihon Bijutsu Token Hozon Kyokai (NBTHK) fut créé par un groupe de collectionneurs, connaisseurs et artisans afin d’assurer la préservation des sabres japonais. Jusqu’en 1950, 880 sabres ont été déclarés d’importance culturelle (juyo bunkazai), dont 120 sont désignés comme trésors nationaux.


Sous familles de Gunto
Kyu Gunto, première épée standard de l'armée japonaise. Ils furent utilisées de 1875 à 1934 et ressemblaient étroitement aux épées européennes et américaines de l'époque. Les rangs des officiers sont symbolisés par des pompons colorés liés à une boucle à l'extrémité du quillon. Les couleurs étaient marron, rouge et doré pour les généraux, marron et rouge pour les officiers de terrain, marron et bleu pour les officiers adjudants et marron pour les sergents, majors et caporals

Shin guntō Type 94, ou kyūyon-shiki guntō (九四式軍刀), reprirent le style occidental des kyu gunto en 1934. Ils avaient des poignées (tsuka) fabriquées traditionnellement avec des rayons beiges (same) et enveloppées dans de la soie traditionnelle (ito). Le thème des fleurs de cerisier (symbole de l'armée impériale japonaise) était incorporé dans la garde (tsuba), le pommeau (fuchi ou kashira) et les ornements (menuki).

Shin guntō Type 95, ou kyūgō-shiki guntō (九五式軍刀), apparaissent en 1935 et sont destinés aux sous-officiers. Ils sont conçus pour ressembler au Shin Guntō des officiers mais sont moins chers à produire en masse. Toutes les lames avaient de profondes gouttières (bo hi) et un numéro de série estampillé en chiffres arabes. Au début, les quillons (tsuka) étaient sans métal (ni cuivre, ni aluminium) et peints pour ressembler aux épées des officiers produites traditionnellement. Ils avaient des gardes de laiton similaires à celle des shin guntō des officiers.

Shin guntō Type 98, ou kyūhachi-shiki guntō (九八式軍刀), qui apparaît en 1938 est essentiellement une simplification du Type 94. De nombreux changements interviennent pour le Type 98 entre 1938 et la fin de la guerre en 1945. Au cours du conflit, l'approvisionnement du Japon en acier s'était réduit et les shin guntō étaient produits avec des fourreaux en bois peints, et avec moins d'ornements ou pas du tout.

Kaiguntō (海軍刀), est la version du shin guntō pour la marine. Quelques-uns furent produits avec des lames en acier inoxydable. On estime qu'il y a seulement 1 kai gunto pour 10 shin gunto, car ils étaient déjà moins nombreux, et la défaite de la marine japonaise accentua la disparition d'un grand nombre de ces lames.
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