JUDO (柔道)

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JUDO (柔道)

Message par Deuns » 28 Octobre 2014, 08:34

Au sens littéral, Judo signifie « Voie de la souplesse ». Et bien que popularisé en 1882, le Judo possède des lettres de noblesses fortes anciennes.

Pour un Samouraï tout à coup désarmé, comment faire face au sabre de son adversaire avec ses seules mains et pieds ? Au Japon de multiples écoles s’efforcèrent durant des siècles de répondre à cette question en étudiant toutes sortes de techniques dans le plus grand secret.

Si bien que les noms les plus divers furent donnés à ces techniques : Yawara, Wajutsu, Kogusoku, Kenpo, Hakuda, etc..

Entre les nombreux précurseurs possibles du Judo, retenons l’histoire d’un physicien de Nagasaki, Akyiiama Shinobu, qui aurait appris en Chine trois techniques de Hakuda et vingt-huit procédés de Kuappo, ou manières de ranimer une personne en état de mort apparente. Ses techniques ayant peu de succès, Akyiama se plongea durant cent jours dans une méditation profonde. La neige tomba en abondance et sous le poids de la neige, beaucoup d’arbres eurent leurs branches brisées. Toutefois, Akyiama observa un saule si flexible que la neige ne pouvait s’accumuler sur lui. Ce fait le frappa au point qu’il inventa trois cent techniques de Ju-jutsu fondant ainsi le Yoshin-Ryu (école du « Cœur de Saule »).

Le Judo est issu de plusieurs écoles d’arts martiaux. Le terme même de Judo était déjà employé par l’école de Jikishin Ryu à l’époque Tokugawa.Toutefois, le maître Tsunetoshi Iibuku, dont Kano Jigoro, fondateur du Judo-Kodokan, fut l’élève, se rattachait à l’école de Ju-jutsu, « Kito Ryu ».

Dans les principes du Judo, l’on doit vaincre par la souplesse, savoir utiliser la force de l’adversaire en préservant la sienne. Il faut que l’esprit soit actif sans se fixer nulle part. Cette attitude mentale se retrouve dans le Randori (exercices libres) de Judo, exprime toutes les conditions d’un combat réel. Les deux adversaires doivent être en état d’alerte permanent et chercher à découvrir les points faibles de l’adversaire en se tenant prêt à attaquer dès que l’occasion le permet.

Lorsque l’adversaire ne se trouve pas dans un état d’éveil, il se produit un temps mort, laissant la place à une attaque. Par contre, un esprit apaisé, limpide, éveillé ne laisse pas, comme il se dit, passer l’épaisseur d’un cheveu entre l’attaque et la riposte et cette rapidité soudaine est précisément l’art de se servir de la force adverse à son propre profit et sans utiliser la sienne. (Notion de « Gono-sen », puis du « Sen-O-sen »).

Pour les Japonais, le centre d’équilibre, le centre de gravité du corps relie l’homme à la Terre, à la nature, au cosmos, en résumé, c’est le véritable centre essentiel de l’homme, tant physiquement que psychiquement.

Toutefois, la bonne application et la bonne utilisation de la force et de l’énergie sont l’essentiel du Judo. L’essence même du Judo se retrouve dans « Ju » qui implique la délicatesse. La délicatesse et la douceur, employées à annuler la force de l’adversaire, sans efforts superflus, est une finalité encore plus enviable que possèdent les grands Maîtres.

Le Judo actuel s’est éloigné de son concept originel et met aujourd’hui, principalement l’accent sur la force et la brutalité où le respect n’est plus qu’inscrit que sur la charte fédérale, mais rarement dans les Dojo et encore moins dans les compétitions. En effet, la publicité sur les Kimono, les gabarits des Judoka, les cris d’hystérie, le refus de saluer son adversaire, sont maintenant monnaie courante et ont complètement dénaturé cette art martial, pour n’en garder que le nom.

La pratique du Judo sport est dangereuse pour le Judoka et le Judo lui-même. En effet, l’esprit partisan, la passion du jeu, l’orgueil collectif, de nation, de région, de l’intérêt matériel qui s’attache aux titres, tout cet ensemble passionnel se déchaîne et submerge, même chez les meilleurs, l’esprit de justice, de vérité, le sentiment chevaleresque. Le partenaire devient l’adversaire, puis l’ennemi, l’homme à abattre par tous les moyens. Gagner est devenu l’objectif. Bloquer si on est pas le plus fort, empêcher l’autre de travailler, tout cela construit un faux Judo, qui n’est plus du Judo.

A titre de comparaison, il suffit de regarder les vidéos de Maître Mifune Kyuzo, 10e Dan (1883 –1965), l’un des plus grands Judoka Japonais, considéré par beaucoup comme le plus grand technicien du Judo et nos soi-disant champions Douillet, Riner et compagnie.
Deuns
 
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