le Karate (空手) est un art martial de la catégorie "pieds/points", il est originaire d'Okinawa (沖縄), île principale de Ryūkyū shotō (琉球諸島), archipel de Ryūkyū, située entre Taïwan, le Japon et la Chine. A l'origine, en 1372, Satto (察度), roi de Chūzan (中山), fit allégeance à l'Empereur de Chine, de la dynastie des Ming. Les relations culturelles entre la Chine et l'archipel furent plus étroites. C'est vers cette époque que les premières formes antiques de katas seront transmises par des experts chinois.
A partir du XVIe siècle, l'île fut le théâtre de conflits entre le Japon et la Chine, tour à tour, ces deux pays ont imposé leur souveraineté sur l'archipel. A chaque fois l'envahisseur instaura une domination militaire interdisant les armes. C'est ce qui explique un tel développement des techniques de combat à mains nues, ainsi que l'utilisation d'ustensiles de la vie quotidienne en tant qu'armes, les Kobudō (古武道). Ces techniques étaient transmises en secret, basées uniquement sur l'efficacité, ne laissant aucune place à l'esthétique. Les habitants d'Okinawa ont ainsi donné naissance à cette méthode de combat à mains nues, appelée par la suite "Karaté".
Au début du XIXe siècle, Matsumura Sōkon (松村 宗棍) qui était le maître en arts martiaux le plus reconnu de son temps et n'a jamais été vaincu, créa le Shorin-Ryu, style dont s'inspirèrent tous les karatés qui parurent depuis ce temps, à une exception près, le Gōjū-ryū. Cet homme qui aurait tué un taureau d'un seul coup de point s'entraina toute sa vie, devenant à 19 ans le responsable et instructeur de la garde du palais de Shuri (résidence des rois d'Okinawa), il travailla beaucoup pour développer son art. La tenue utilisée pour la discipline est le karategi (空手着 ou 空手衣).
Le Shōtōkan-ryū (松濤館流) est un style développé par Funakoshi Gichin (船越 義珍) à Okinawa au début du XXè siècle, il est le style le plus répandu. Le Shotokan est divisé en trois parties, le Kihon (基本) qui sont les fondements, le Kumite (組手) qui est le combat, et les Kata (方) qui sont des enchaînements de techniques. Ce style est caractérisé par des positions basses, qui fournissent de la stabilité. L'utilisation des jambes est très présente, surtout pour des techniques puissantes.
Le Gōjū-ryū (剛柔流) est un style développé par Miyagi Chōjun (宮城 長順) dans les années 1920 à Okinawa. Inspiré du Naha-Te (那覇手), le renforcement musculaire et les exercices respiratoires y tiennent une part importante. Ce style est caractérisé par des postures hautes, des techniques à mains ouvertes et de luxations.
Le Wadō-ryū (和道流) est un style développé par Hironori Ōtsuka (大塚博紀) au Japon à la fin des années 1930. Celui-ci était maître de jūjutsu (柔術) et en apprenant le karate auprès de Funakoshi Gichin (船越 義珍) il trouva qu'il était incomplet. Il pratiqua ensuite le Shito-ryu et incorpora des techniques de jujutsu à sa pratique pour créer un nouveau style. Ce style est caractérisé par des postures plutôt hautes, de la souplesse et de la fluidité, et des techniques enroulées.
Le Shitō-ryū (糸東流) est un style développé par Mabuni Kenwa (摩文仁 賢和) à Okinawa à la fin des années 1930. Il fut un brillant élève de 2 grands maîtres de l’île. Beaucoup de techniques sont basés sur les esquives pour sortir systématiquement de la ligne d'attaque. Il y a beaucoup de postures différentes. Ce style est caractérisé par des techniques courtes, enroulées, des blocages puissants et une utilisation fréquente de saisies. Le placement des hanches est aussi important.
Le Kyokushinkai (極真会) est un style par Masutatsu Ōyama (大山倍達) au début des années 1960. Cet homme était coréen, et il y a des controverses sur la création du style en Corée ou au Japon. Ce style est basé sur la recherche de l'efficacité. Inspiré du Goju-ryu et de quelques éléments du Shotokan. Ces principales caractéristiques sont la puissance, les enchaînements et coups de poings, ainsi que le combat au corps à corps. Les entraînements sont réputés pour être éprouvants et difficiles.
Le Uechi-ryū (上地流) est un style hérité de l'enseignement de Kanbun Uechi (上地 完文) à Okinawa. Il partit en Chine et reçu l'enseignement d'un maître de boxe chinoise. Ce style associe l'attaque et la défense dans un même mouvement. Ces principales caractéristiques sont les techniques à mains ouvertes, les coups portés avec la pointe des orteils, des piques aux yeux et des blocages circulaires.
Le Shotokaï (松濤会) est un style qui se veut être le prolongement des recherches de Funakoshi Yoshitaka (船越 義隆), troisième fils et héritier de Funakoshi Gichin (船越 義珍). Ce style intègre des techniques d'aikidō (合気道). 2 courants prédominent le shotokaï actuel, celui de Tetsuji Murakami et celui de Mitsusuke Harada.
Le Shōrin-ryū (少林流) est un style développé par Matsumura Sōkon (松村 宗棍) dans la deuxième moitié du XIXè siècle à Okinawa. C'est l'un des styles de karate les plus anciens. Ce style tire ses racines du Shuri-Te (首里手). Les principales caractéristiques sont la finesse et la maitrise des blocages. Ce style met en avant la technique plutôt que la puissance. Le perfectionnement des techniques passe par un travail approfondi des kata.
Le Kobudō (古武道) est un style utilisant les armes agraires. Au Japon, ce terme englobe toutes les pratiques d'armes associées aux arts martiaux japonais. De nombreuses armes sont utilisées telles que le katana, le wakizashi, le bo, le jo, le tantō, le yari, le tonfa, le kama etc... Il existe 2 grands courants, le kobudo de Honshū (本州) et celui d'Okinawa (沖縄), avec chacun des armes de prédilection.
Le Shinshokaï est un style développé par Jacques Debatty en Belgique, sur des années de pratique et de recherches avec des personnes ayant différents handicaps. Art martial à part entière, ce style permet à chacun de développer son aptitude au combat de survie en s'imposant un handicap, par exemple combattre avec une main dans le dos.
Il existe beaucoup de styles de Karate, certains sont des évolutions d'autres styles, d'autres sont des arts martiaux à part entière, nous en avons évoqué qu'une partie dans ce texte, les plus connu ou les plus pratiqués...